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Anastasia - 1997

Synopsis


Nous sommes en Russie en 1916. La famille royale (appelée les Romanov) reflète le bonheur et la joie par un grand bal rassemblant la noblesse du pays. Mais soudain, un grand mage du nom de Raspoutine apparaît. Rongé par la vengeance pour avoir été chassé par la famille royale après sa trahison, il décide de leur lancer une malédiction, et d'ici un mois toute la famille royale mourra. Il envoya alors ses sbires pour exécuter cette besogne. La jeune Anastasia, alors héritière du trône de Russie, survécu à cette malédiction en échappant à la vigilance des esprits meurtriers de Raspoutine. Recueilli par un orphelinat, elle grandit cachée tout en ayant peu de souvenirs de son ancienne vie. Arrivée à l'âge adulte, elle décide alors de reprendre en main son destin et de retrouver ses repères familiaux. Mais sa quête pour retrouver ses racines réveillera le sorcier et provoquera sa rage et son indignation. Une nouvelle course à la survie va se jouer...


 

Et si on partait de l'histoire ?



Le film s'inspire d'un fait considéré comme réel, mais qui s'est révélé être une légende.

Lors de la révolution d'Octobre en 1917, la famille royale en place connu le tragique sort d'être fusillée par les instigateurs de cette révolution. Les corps furent rapidement brulés et aucune traces ne restèrent du passage de la famille royale.

La révolution d'octobre

Cette manière de procéder intrigua et sema le doute dans les esprits des habitants de Russie. Une rumeur se propagea comme quoi une partie de la famille royale était restée en vie, et plus particulièrement la jeune Anastasia. A cela s'ajouta, en février 1927 une jeune femme du nom d'Anna Anderson, qui ​

​prétendit être la fameuse princesse disparue. Selon cette personne, elle aurait été secourue par un soldat bolchevique du nom de Tchaikovsky avec qui elle aurait eu un enfant qui aurait été confié à un orphelinat. Toutefois, les faits n'ont pas pu être prouvés et cette Anna a été identifiée comme étant une ancienne ouvrière polonaise.

En ce qui concerne sa grand-mère, elle quitta la Russie en 1919 pour rejoindre sa sœur au Royaume-Uni, puis retourna au Danemark, ou elle était née, et mourut en 1928 sans avoir revu un membre de sa famille.

 

Une situation initiale inversée


​​Le film s'amorce sur la chute de la famille royale. Il s'agit d'un choix scénaristique intéressant. Effectivement, les protagonistes ont déjà perdu dès la situation initiale. On prend alors à contre-pied les codes classiques de la narration visant habituellement à instaurer un cadre stable au héros, afin d'en favoriser et d'identifier clairement l'élément perturbateur. Ici, la famille d'Anastasia est morte et n'a pas pu empêcher la malédiction de Raspoutine de se réaliser. Il s'agit bien d'un cadre stable qui s'effondre dès les 5 premières minutes du film. Mais ce choix scénaristique est habilement mené puisqu'il permet ensuite à l'héroïne de repartir sans base, et entre totalement en cohérence avec la perte de souvenirs liés à son enfance. L'appel de l'aventure, qui constitue un seuil propre à chaque histoire, se fera par le biais du médaillon qui lui reste de sa grand-mère.​

La révolution d'Octobre fait rage

​Pour le cas d'Anastasia, il pourrait être intéressant d'évoquer le cas d'une pré-histoire. puisque Anastasia doit retrouver sa stabilité familiale avant d'entreprendre quoi que ce soit d'autre. Les origines familiales correspondent au pilier stable de chaque individu, et donc héros. En d'autres termes, elle ne pourra partir à l'aventure qu'une fois sa situation stable retrouvée, et c'est d'ailleurs sur cette note que finit le film : "c'est un parfait commencement" comme le dirait sa grand-mère


 

Dimitri : un prince en apparence


​Dimitri nous apparaît comme un personnage majeur de l'histoire. Tel un prince secourant sa belle, il sera l'élément de résolution des situations compliquées initiées par l'antagoniste (Raspoutine), prendra les initiatives en cas de situations dangereuses et permettra à l'héroïne d'atteindre son objectif. Ce façonnement du personnage va aller de paire avec son tempérament : Il sera construit comme un personnage charismatique, sûr de soi, et dans une certaine mesure, manipulateur. Son statut et sa construction ne vous rappelle-t-il pas un certain DiCaprio sur un grand bateau qui coule ?


Toutefois, sa construction est dual. D'un côté, nous avons un Dimitri conquérant, volontaire et héroique, mais de l'autre, nombre de ses faiblesses sont exposées au spectateur. Ainsi, l'utilité est double. Par ses faiblesses, ce personnage est rendu humain, ce qui permet au spectateur de s'identifier plus facilement à lui et de l'apprécier, ensuite, ces faiblesses en deviennent des éléments scénaristiques. C'est le cas de son pragmatisme concernant l'incapacité d'accéder aux classes sociales qui lui sont supérieures, ou encore de ses doutes vis-à-vis de ses choix envers Anastasia. Ces deux éléments se retrouveront donc dans la situation finale et provoqueront le Climax : moment intense de doute du spectateur avant la résolution de l'histoire.

 

Anastasia : une princesse caractérielle


​​Le personnage d'Anastasia se rapproche fortement de la plupart des princesses Disney, une dose de naïveté mélangée à un soupçon de victimisation et vous obtenez l'archétype de la princesse du studio aux grandes oreilles. Toutefois Anastasia se démarque par un trait de caractère bien trempé et par une certaine confiance en soi. On l'observe très clairement dans ses échanges avec Dimitri qu'elle trouve odieux.


​​Dimitri et Anastasia auront des relations particulières. Pour montrer que les deux personnages connaîtront une romance, le choix a d'abord été de créer des joutes verbales sans réelles conséquences pour l'un et l'autre afin d'exposer deux caractère semblables qui, malgré leur différents, se ressemblent et se rapprochent par leur caractère mais aussi par cette histoire vécue.


 

Des tricksters particulièrement effacés

​​On retrouve, encore une fois, des structures scénaristiques semblables aux films de Disney du milieu et de la fin du 20ème siècle. Chacun des personnages (antagonistes et protagonistes) auront leur trickster. On retrouve par exemple Bartok, la sympathique petite chauve-souris du côté de Raspoutine et Pouka (ci-contre) pour Anastasia. Ces petites mascottes ont pour rôle d'équilibrer les situations dramatique par leur touche d'humour.


Dans ce film, ces tricksters sont particulièrement effacées. Bartok (ci-dessous) n'apparait que peu dans la narration et son rôle y est négligeable. Ce qui en fait un personnage annexe et non essentiel est probablement lié au fait qu'il n'a aucune influence sur l'histoire. ​

​La plupart des tricksters gagnent en importance à partir du moment ou leur action est notable dans le récit. C'est le cas de Peine et Panique dans Hercule, deux "mini-monstres" qui rendent Hercule humain au début de l'histoire. Ici, Bartok n'a pas de rôle réel à jouer et passe donc au second plan. De la même manière, Pouka n'a pas une influence assez notable pour marquer le récit, et le "signe" qu'il est censé représenter pour Anastasia n'est finalement qu'un prétexte pour le faire apparaître et offrir un trickster aux protagonistes.

 

Le sage-ami en tant qu'outil


Le sage-ami en tant qu'outil

​​Dans ce film d'animation, les amis des protagonistes auront des rôles très classiques de la narration : Ils permettent aux héros d'exprimer le fond de leur pensée tout en leur prodiguant des conseils constructifs et avisés afin de prendre les bonnes décisions. Il offre de la même manière une porte de secours au scénario pour aider les héros. Dans Anastasia par exemple, Vladimir (ci-contre) connaît très bien les manières qu'une princesse doit connaître pour se présenter devant la dernière survivante du trône de Russie, il peut donc enseigner ces manières à Anastasia, mais il connait aussi une femme à Paris proche de l'impératrice et qui les accueillera et les logera avec plaisir. Cela règle alors le problème d'accession à cette vieille dame, représentée comme douteuse et méfiante.Toutefois, dans Anastasia, son rôle s'arrête ici et Ils n'apportent aucune réelle originalité au film. Ils sont utilisés en tant qu'outils plutôt que personnage.

 

La boite à musique : l'expression d'un rapport familial fort

​La boite à musique est probablement la musique la plus importante de l'histoire d'Anastasia. Elle a cette capacité de transmettre l'émotion au spectateur et de l'impliquer dans cette relation familiale qu'entretiennent Anastasia et sa grand-mère.​​

Contrairement aux autres chansons présentes dans le film, il ne s'agit pas ici d'exposer un contexte, une situation ou encore d'extérioriser les sentiments d'un personnage par la chanson, mais bien d'offrir un point d'attache au personnage, comme au spectateur, pour favoriser l'élément de résolution qui dépendra de cette boite à musique, mais aussi pour que le spectateur partage cet attachement familial et que son implication dans le film soit conséquente.​​


Une histoire entre déterminisme et libre-arbitre


Il apparaît d'abord qu'Anastasia choisisse de retrouver sa famille. Par le médaillon qu'elle a précieusement conservé, elle sait qu'elle doit aller à Paris pour retrouver sa famille. Toutefois, ce n'est que par pure coïncidence qu'elle rencontrera Dimitri.

Le manque de repères d'Anya au début du film nous présente une femme laissée à elle même, qui n'a personne à qui se raccrocher et dont le sentiment de solitude est très présent. Elle fait alors le choix de se rendre à Paris puisque le seul élément auquel elle peut se fier est ce médaillon. Ainsi, la grande ligne directrice de sa vie sera décidée par elle-même. Elle sait ce qu'elle veut et elle sait où aller. Se pose alors la question de "comment y aller", et c'est à ce moment que le déterminisme prend le pas sur le libre-arbitre. Chaque bon héros connaît une bonne dose de chance, mais pour Anastasia, c'est un ensemble de circonstances qui l'amèneront à son objectif. D'abord la rencontre avec le chien qui va l'aider à faire son choix, puis la rencontre avec Dimitri, qui l'a connu lorsqu'elle était enfant, qui lui permet d'aller à Paris, et qui favorise la rencontre entre Anastasia et sa grand-mère. Autant dire qu'elle a du bol...




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